Googlage
En allant voir d'où viennent les gens qui lisent mon blog (et la recherche qui les a menés là), je suis tombée sur : "tombeau mort coeur vivant". Ca m'a fait repenser à ce que nous a raconté un prof mercredi en cours sur un rituel à Madagascar, et que je voulais vous exposer à mon tour (oulah ! Ca fait pompeux ça comme phrase ! Tout ça pour pas répéter "raconter"... Faut que j'me calme ;-p).
Selon le Guide du Routard :
Le famadihana : la cérémonie du "retournement des morts" consiste en réalité à "déplacer un corps d'un endroit à un autre".
Tout commence par un songe : une femme voit en rêve l'ancêtre au bord de son lit, se plaignant d'avoir froid dans son tombeau, d'être délaissé par ses descendants. Les chefs de famille vont alors consulter le mpanandro, le devin-astrologue, qui fixe le jour du famadihana. La fête s'accompagne d'un repas pris en commun où l'on partage le riz, la viande du zébu sacrifié et le rhum local. Le lendemain, on ouvre les tombeaux. Les membres de la famille sortent les cadavres, les prennent sur leurs genoux, leur parlent, leur demandent conseils et protection. On pleure, on rit, on crie, dans un moment d'effervescence extraordinaire. On change les lamba* des morts, comme on lange des enfants, avec des gestes de douceur et de tendresse et on tient dans les bras ces déjà-morts comme des nouveau-nés. À la fin de la journée, on replace enfin les morts dans leur tombeau...
Les malgaches entretiennent toujours des relations avec leurs ancêtres. Pour eux les morts ne sont pas des morts, ils vivent dans l'ombre des vivants. Dans la cosmogonie malgache, les ancêtres protègent et bénissent leurs descendants.
Chaque année, une cérémonie, qui n'est autre que le FAMADIHANA, a lieu pendant la saison sèche, entre le mois de juin et de septembre, pour faire la fête avec les morts.
Comme c' est une fête , il n'y a pas de "famadihana" sans musique "LE HIRA GASY". Tout le monde mange ensemble le VARIBEMENAKA c'est-à-dire le plat de riz et de viande de zébu ou de porc bien grasse.
Pendant la fête le TG, "toaka gasy", rhum local souvent à base de canne à sucre, coule à flots. Les morts participent aussi à la fête, c'est pour ça que les "ZANADRAZANA" (descendants des personnes exhumées lors du "famadihana") sortent leurs ancêtres du tombeau familial et changent leurs habits : les "zanadrazana" offrent aux morts de nouveaux linceuls.
Et comme les morts sont vivants ce jour-là, tout le monde leur parle, leur demande la bénédiction.
Quand ils ont fini d'emballer les corps des ancêtres, les malgaches dansent avec eux avant de les faire rentrer au caveau familial.
Mon prof nous a avoué que c'était "spécial" d'y participer. Tu m'étonnes !!! Et que les morts avaient trois ou quatre ans, "ce qui est jeune pour un enfant, mais pas pour un mort...". J'adore ce prof !!!!